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26/05/2022
La bande-annonce laissait présager du pire, Arnaud Desplechin semblant repartir sur des films qu'il a déjà fait et qui avaient été salués à Cannes mais m'avait laissé complètement froid ("Un conte de Noël" en 2008 notamment). Je me suis quand même laissé tenté en me disant qu'il ne pourrait pas nous refaire deux fois le même raté et, en effet, si le film ne m'a pas passionné, il a pu bénéficier de l'effet "pas aussi mauvais qu'attendu". De là à dire qu'il m'a plu, il y a un pas que je ne franchirai pas !

Le début du film avec l'accident initial filmé de façon sobre m'a rassuré mais ce n'était que pour mieux replonger dans les travers du cinéma de Desplechin. J'aimais bien l'idée de ne pas dévoiler la raison du conflit qui oppose le frère et la sœur, l'idée même que les deux avaient pu oublier la raison initiale pour ne conserver que la rancœur impossible à gérer. Tenir sur cette ligne de crête pendant 100 minutes aurait relevé de la gageure ce que les personnages de Marion Cotillard et Melvil Poupaud ne parviennent pas à faire. Les personnages secondaires sont peu intéressants, que ce soit Patrick Timsit en psychologue ami du frère ou Golshifteh Farahani en admiratrice transie de la soeur.

Plus le film avance et moins on sent de fil directeur, les deux protagonistes principaux vampirisant le film sans qu'aucune empathie ne se dégage pour l'un ou pour l'autre. La nostalgie en regardant les albums photo, les évanouissements lorsque l'une voit l'autre, tout cela est très (trop) joué et m'a laissé complètement en dehors de cette affaire de famille. Rien d'étonnant au final car je ne suis pas du tout la cible de ce genre de film mais j'espère toujours comprendre ce qui a motivé leur sélection à Cannes (même si, cette fois, il est reparti bredouille).
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